Abbatiale de Thiron-Gardais, paroisse saint-Lubin du Perche, Nogent le Rotrou
La Sainte-Trinité
L’abbaye de Thiron-Gardais…
Abrita l’un des plus grands ordres monastiques du Moyen Âge, l’ordre de Tiron. L’histoire de Thiron commence au XIIe siècle avec saint Bernard de Ponthieu ou d’Abbeville, moine bénédictin de Cluny. Il se sépara de Cluny et fonda à Thiron un monastère d’un genre nouveau, suivant la stricte observance de la règle de saint Benoît, comme dans les monastères établis par saint Bernard de Clairvaux. L’évêque de Chartres vint en 1109 bénir les premiers établissements de Thiron ; la fondation officielle date de 1114, sous le patronage de la Vierge Marie. C’est au XIVe siècle que l’abbatiale sera placée sous celui de la Sainte Trinité. L’abbaye-mère essaima fort loin près de 120 abbayes et prieurés de la Charente jusqu’outre-Manche, en Angleterre et en Écosse. Le bourg de Thiron-Gardais est donc né dans le cadre du formidable sursaut spirituel et intellectuel que connaît l’Europe à cette époque. La fondation des abbayes et l’implantation des moines est l’un des facteurs importants de l’expansion du christianisme et de l’évolution de la campagne française : défrichement de la forêt, mise en culture des friches, créations des étangs, autant d’œuvres qui sont dues à l’action des moines au fil des siècles. Cette prospérité et ce rayonnement sont tombés dans l’oubli et il ne reste pour seuls témoins que la longue nef romane de l’église abbatiale, la grange aux dîmes, le collège militaire et les dépendances. En 1786, un incendie se déclare dans le cloître et ravage une partie de l’édifice, les ateliers et la bibliothèque. La Révolution fait partir les moines et n’épargnera pas l’abbaye qui est vendue comme bien national. Les bâtiments furent démembrés, jusqu’à ce que le cloître et le chœur s’écroulent en 1817. La nef de l’église abbatiale de la Sainte Trinité mesure 64 m de longueur. Très austère, elle est construite en pierre de grison et grès de Saint-Denis d’Authou. La charpente est en forme de coque de bateau renversé. Son architecture, typiquement cistercienne, ravira les amateurs de sobriété. L’intérieur est en pur style roman, les stalles sont du XVe siècle, le retable représentant l’adoration des mages est une copie de l’original volé à la Révolution.
Issue du courant de pensée…
Mis à l’honneur par saint Bernard de Cîteaux, l’architecture cistercienne est le reflet du retour à la plus extrême simplicité. Les bâtiments cisterciens devaient offrir des murs complètement nus, sans peinture ni sculpture, et renvoyer au silence prescrit par la Règle. Dans le langage courant, le silence décrit une situation sans bruit, mais nous pouvons encore étendre cette notion au domaine visuel. Pour les moines et les moniales, le « silence » de l’architecture est plus qu’un simple apaisement, c’est une nécessité. La simplicité des lignes, des fenêtres, des parements et des volumes est le reflet du silence imposé par la Règle et laisse le champ libre à la réflexion et à la prière. La Règle de saint Benoît inspire aujourd’hui encore l’organisation des activités dans un monastère. Le temps y est rythmé par la prière, laquelle est pratiquée à parts égales avec le travail manuel qui participe à la survie de la communauté, et avec la lecture des textes sacrés et le repos.
En sortant de l’église abbatiale…
Vous poursuivrez votre visite à droite en logeant les anciennes dépendances qui permettaient aux moines de vivre en quasi-autarcie : colombier, basse-cour, pêcherie, moulin, boulangerie… (à gauche le long de la digue de l’étang) pour arriver à l’ancienne grange aux dîmes. Ce bâtiment du XVe siècle abrite aujourd’hui l’office de tourisme et, également, l’entrée des jardins de l’abbaye.
Chapelle Sainte-Anne des Bois
Cette chapelle perdue dans les champs…
Sur la route de La Gaudaine au bord de l’étang Sainte-Anne est le lieu primitif où saint Bernard de Tiron implanta sa communauté dans le Perche. Bernard y célébra pour la première fois la messe le jour de Pâques en 1109, en présence de l’évêque Yves de Chartres.
Chapelle de la Croix Saint-Jacques à Gardais
C’est une querelle de clochers…
Qui donne naissance à cette chapelle. Autrefois Gardais était le bourg avec son église. À l’époque, on aimait organiser des processions allant d’un lieu de culte à un autre. On priait pour les récoltes, l’habitude était d’aller de l’église de Gardais à l’abbatiale de Tiron. Mais vers la moitié de XVIIIe siècle, les moines refusèrent. Qu’à cela ne tienne, le curé fit construire cette chapelle à l’emplacement d’une croix dédiée à saint Jacques. La chapelle fut consacrée en 1768. Suite au rattachement de Tiron à Gardais, l’église fut démolie en 1811 au profit de celle de Tiron. Le baptistère, les statues et tout le mobilier furent transférés à l’église paroissiale de Thiron-Gardais. Le « h » de Thiron date probablement de l’époque où Tiron (sans h) fut rattaché à Gardais après la Révolution. Ce n’est cependant qu’en 1987 que la commune se nomma officiellement Thiron-Gardais.
Thiron-Gardais, paroisse saint-Lubin du Perche, Nogent le Rotrou
Horaire des messes
église ouverte tous les jours
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Sainte Anne
(8ème s.) On pourrait dire Sainte Anne, mais écoutez plutôt. Elle naquit à Byzance. Heureuse épouse, mère de deux enfants, veuve très tôt, elle eut aussi le chagrin de perdre ses enfants. Elle voulut suivre «la voie angélique», et, pour cela, elle s'habilla comme un moine, se fit la tonsure monastique et se fit appeler Euphimien. Quand elle se présenta au premier monastère venu, elle déclara qu'elle était un eunuque. Malgré la répugnance de l'higoumène à l'accepter à cause de ses manières efféminées, elle put entrer dans la communauté qu'elle édifia par son obéissance exemplaire et son humilité. Le patriarche Taraise lui confia même un nouveau monastère. Un jour, le moine Euphimien fut accusé par un moine indigne. Elle dut se retirer pour éviter les curiosités sur son identité. L'Eglise en Orient fait grande «mémoire de saint mère Anne qui se fit appeler Euphimien». >> En savoir plus
Saint Jacques
(✝ 62) Le 'frère' du Seigneur et premier évêque de Jérusalem. Les Églises d'Orient le fêtent aujourd'hui et lui attribuent l'origine de la Liturgie de Saint Jacques, que l'on célèbre dans certains monastères. L'Église en Occident en fait solennité le 3 mai, voir saint Jacques le mineur. C'est lui qui a écrit la "Lettre de Saint Jacques"