Chers paroissiens,

L'année 2025 est un moment particulier pour tous les baptisés, car une année jubilaire s'ouvre. L’Église nous offre l'opportunité de recevoir des indulgences plénières. Je souhaite donc vous éclairer sur le sens des indulgences et leur importance.

Lorsque nous recevons le sacrement de la réconciliation, nos péchés sont pardonnés, mais leurs conséquences persistent. En nous, ils laissent des désordres intérieurs, comme des blessures spirituelles ou des attachements désordonnés. Même pardonnés, nos péchés laissent aussi des désordres extérieurs, comme des dommages causés aux autres ou des ruptures relationnelles. Le Catéchisme de l’Église catholique nous rappelle que « le péché blesse et affaiblit le pécheur lui-même, ainsi que ses relations avec Dieu et avec le prochain » (CEC 1459). À cause de nos péchés, nous avons une peine à nous acquitter pour réparer ces désordres intérieurs et nous purifier. Cette peine est aussi nécessaire pour réparer le mal que nous avons causé aux autres et au monde, et pour restaurer notre communion avec Dieu et les autres. Ainsi, bien que le péché soit pardonné, le mal introduit en nous et autour de nous doit être réparé. Si cette réparation n’est pas achevée sur terre, elle se réalisera dans le purgatoire. La réparation des conséquences du péché se fait de deux manières : par une peine animée par la charité, rendue possible par la grâce du Christ. Avec une contrition parfaite et une charité profonde, une personne peut réparer totalement les désordres causés par ses péchés, en elle-même et envers les autres. C’est ce que l’on appelle la pénitence, à laquelle le prêtre nous invite dans le sacrement de la réconciliation.

La seconde manière de réparer est l’indulgence plénière, un don gratuit de Dieu accordé par l’Église, qui applique les mérites du Christ et des saints pour effacer la dette des peines temporelles. Pour recevoir une indulgence plénière, il faut être animé par une foi vivante, un désir sincère de conversion, une charité authentique, et surtout, un détachement total de tout péché, même véniel. Ce détachement est sans doute la condition la plus difficile mais est essentiel. Ce détachement est un don de Dieu, qui se donne peu à peu à mesure que notre cœur se convertit. C’est pourquoi, dans la pratique, les indulgences sont souvent partielles, réduisant les peines temporelles sans les effacer totalement. Les indulgences plénières, plus rares, nécessitent une grande maturité spirituelle. Elles sont un cadeau de Dieu, un moyen de libérer les conséquences de nos péchés et de retrouver une communion profonde avec Dieu, nous-mêmes et les autres. Cette année jubilaire nous permet de recevoir une abondance de grâces pour réparer nos fautes et nous réconcilier avec Dieu et nos frères. Profitons de cette année de miséricorde pour accueillir ce don et retrouver la paix intérieure.

Père Olivier Lecanu